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« Sept Belges sur dix ne vont pas chez le dentiste » (UNML)

3 avril, 2014 by Dr R. BOURGUIGNON

Il est important, à quelques semaines des élections législatives, de savoir qui est exactement Mme Laurette Onkelinx et quelle a été son action en faveur des « plus défavorisés ».

Cette appellation pudique inclut d’ailleurs une grande partie de la classe moyenne — ou ce qu’il en reste —, car si l’on veut appeler un chat un chat, il faut bien parler de « pauvres ».

En 2008, Mme Onkelinx a publié un arrêté royal limitant à 5% le nombre de pauvres que chaque dentiste belge pouvait désormais soigner.

Vous avez bien lu : en pleine crise économique, Laurette Onkelinx menaçait les dentistes de sanctions s’ils appliquaient le tiers-payant pour plus de 5% (cinq pour cent) de leurs patients AO, un chiffre véritablement surréaliste.

A noter que le seul responsable politique ayant eu le courage de s’élever contre une telle monstruosité a été Didier Reynders, à l’époque ministre des Finances ; il l’a fait discrètement, sans chercher le moins du monde à se mettre en valeur.

En 2010, Mme Onkelinx a nommé Président de la Chambre de recours de l’INAMI — un poste dont l’importance saute aux yeux — un magistrat à ce point incompétent (dixit le Conseil d’Etat) qu’il ne faisait que recopier servilement les conclusions de l’INAMI.

Le résultat ne s’est pas fait attendre : le Conseil d’Etat s’est retrouvé submergé de recours en cassation administrative, le tout aux frais du contribuable belge !

En 2013, comme son opération de 2008 (voir ci-dessus) avait échoué devant les tribunaux, Mme Onkelinx a eu une nouvelle idée : instaurer — comme à l’école primaire — un système de « points P » aux termes duquel un dentiste soignant trop risquait des sanctions administratives.

Mais les points P ne s’appliquent évidemment pas à la dentisterie pour patients aisés !

La conséquence de tout ceci est qu’en 2014 sept Belges sur dix ne vont pas chez le dentiste (source : Union Nationale des Mutualités Libres).

Pourquoi ? Tout simplement parce que l’INAMI ne rembourse pas de nombreux soins dentaires, et qu’en plus les dentistes commencent réellement à avoir peur de soigner des pauvres.

En 2014 et en Belgique, l’aisance financière d’une personne de plus de quarante ans se mesure au nombre de chicots ou de trous qu’elle a dans sa bouche : pour un pays qui se voudrait civilisé, c’est honteux !

Si l’on veut étendre le débat relatif à la compétence de Mme Onkelinx à la médecine proprement dite, on peut dire avec le GBO que celle-ci a manqué d’une vision d’ensemble, d’une véritable stratégie de développement.

Comme l’insecte aux yeux à facettes, Mme Onkelinx n’a vu la médecine que petit bout par petit bout, de surcroît déformée par sa frénétique recherche de popularité personnelle.

Ainsi sont nés ces innombrables « plans » : « plan autisme », « plan hépatite », « plan maladies rares », « plan SIDA », « plan alcool », etc. etc.*

Ces plans, qui sont autant de rustines placées sur un système de financement des soins de santé dont la conception remonte aux années 60, sont destinés à désactiver les revendications des groupes de patients concernés et font bien évidemment l’objet d’annonces à grand renfort de conférences de presse.

Un système d’assurance maladie-invalidité bien conçu n’a que faire de tous ces « plans » parcellaires : pour un médecin, le SIDA, l’hépatite, l’autisme sont des maladies comme les autres et non des pathologies bizarres qu’il conviendrait de traiter à part.

On croit souvent que Mme Onkelinx n’a été ministre que deux ans : en réalité, elle l’est depuis six longues années, soit beaucoup plus que ses brillants prédécesseurs Frank Vandenbroucke et Rudy Demotte.

Bonne vendeuse, hyperactive dans les médias, préoccupée de sa vitrine plus que du service au client, Mme Onkelinx n’a qu’une seule excuse : l’extraordinaire complexité du système belge (à laquelle elle n’a d’ailleurs fait qu’ajouter…).
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* Il y a même eu un « plan implant » !

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