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Honoraires dentaires : le coup de gueule de Test-Santé

31 mai, 2010 by Dr R. BOURGUIGNON

Dur, dur de se procurer Test-Santé, la revue « dont tout le monde parle » : après avoir visité en vain quatre librairies, nous nous sommes adressé à deux reprises – toujours en vain – à son service de presse, et avons fini par en trouver un exemplaire… au siège même de Test-Achats/Test-Santé, rue de Hollande, près de la gare du Midi*.

Evidemment, ce n’est pas gratuit : l’exemplaire de 40 pages revient à 13,10 euros, soit plus de cinq cents anciens francs belges.

L’article « dont tout le monde parle », c’est cette enquête de cinq pages sur les tarifs des dentistes, au titre provocateur S.O.S. Transparence (sic) – son accroche barre même la couverture du magazine – et dont la rédaction précise qu’elle a été réalisée « en collaboration avec la Mutualité socialiste Bond Moyson de Flandre occidentale ». On voit où Test-Santé va chercher son inspiration…

Remarquons d’abord que l’article tire sa notoriété de la discussion qu’il suscite dans les grands médias et non de la réaction de son lectorat : le phénomène est fréquent.

Ainsi, Belga titrait dès le 28 mai : Opacité des tarifs pratiqués par les dentistes belges et Le Soir des 29 et 30 mai répondait : Test-Achats irrite les dentistes.

Ce jeu de ping-pong médiatique – que pense Test-Santé des dentistes, puis que pensent les dentistes de ce que Test-Santé pense d’eux, etc. – profite surtout à la société éditrice de Test-Achats/Test-Santé, mais fait peut-être aussi avancer le schmilblick de la démocratie… ne le critiquons donc pas trop.

Et que trouve-t-on de si extraordinaire dans cet article « dont tout le monde parle » ?

Rien qu’un titulaire de profession libérale – ou un patient un tant soit peu expérimenté – ne sache déjà : les honoraires sont taxés à la discrétion du dentiste, sauf si celui-ci est conventionné ; certains praticiens se fondent à cet effet sur un ensemble de paramètres (moyens financiers et satisfaction du patient, difficulté du travail, matériaux utilisés, etc.), tandis que d’autres se contentent d’appliquer d’une manière plus ou moins linéaire un multiple déterminé, comme p.ex. le double du tarif INAMI, soit un supplément de 100%.

On comprend dans ces conditions qu’à l’exception des éléments prothétiques, il ne soit guère aisé pour le patient de savoir à l’avance combien son dentiste va lui coûter… d’autant que la nature des soins est, elle aussi, imprévisible au départ ! Mais, c’est « le système » depuis toujours, comme chez les médecins, les avocats, etc.

Et puis, rien n’empêche le patient de demander un « devis » ou à tout le moins une estimation du coût… même s’il est vrai que peu se risquent d’emblée à poser ces questions, que ce soit par pudeur ou par crainte d’indisposer leur dentiste… et donc de bénéficier de soins moins attentifs.

Car à lire l’article de Test-Santé, on en oublierait presque que le dentiste est un être humain, un artisan à sa manière, qui peut moduler la qualité de ses soins en fonction du niveau de reconnaissance du patient – et cette reconnaissance s’évalue souvent en argent.

Quant aux « suppléments » relevés par Test-Santé, ils ne semblent pas extraordinaires, du moins en valeur absolue.

Beaucoup de bruit pour rien ?

Test-Santé semble se reposer sur ses lauriers : son étude n’a malheureusement ni thèse ni profondeur et n’apportera un véritable « plus » en termes d’information qu’à de jeunes patients, inexpérimentés. Reste le brûlot, le « coup de gueule », le pamphlet… ça oui.

En apparence, la thèse soutenue par Test-Santé, c’est qu’il faudrait améliorer la possibilité de contrôle du prix des prestations dentaires par les patients.

Cette possibilité existe pourtant bel et bien déjà : celui qui s’adresse à un dentiste conventionné – il y en a beaucoup et de très bons ! – n’a plus qu’à faire vérifier, par sa mutuelle et sur base de l’attestation de soins, le respect du tarif INAMI.

Quant à celui qui confie régulièrement sa denture à un praticien non conventionné, il privilégie tout simplement son confort ou sa perception subjective d’une plus grande qualité des soins : n’est-il dès lors pas vain de vouloir faire son bonheur malgré lui ? Le talent a souvent un prix, mais comment le quantifier !

Notons tout de même que Test-Santé se prononce en faveur de la généralisation du tiers-payant pour les « patients à petits revenus » (alors que son partenaire pour l’étude, Bond Moyson, a voté les fameux « quotas maximaux de pauvres » en 2007, puis en 2009) et émet la proposition – administrativement étonnante – d’associer un code aux prestations non remboursées afin que le patient puisse… vérifier leur tarif** !
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* Mais entre-temps le service de presse de Test-Santé nous avait obligeamment envoyé l’article par courrier électronique…
** La notion de tarif officiel étant intimement liée au remboursement par l’INAMI, ce n’est certainement pas ce dernier qui va attribuer un code à des prestations qu’il ne reconnaît pas ; en outre, Test-Santé perd de vue qu’un dentiste conventionné recouvre la liberté tarifaire pour des actes non remboursés (couronnes prothétiques, bridges, certaines extractions, etc.)

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