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La balkanisation de la représentation médicale à l’INAMI conduira-t-elle à l’éviction du GBO ?

13 février, 2010 by Tiers Payant

Les prochaines élections médicales syndicales auront lieu en juin 2010.

Un petit groupe de MG néerlandophones semble souhaiter négocier une convention séparée avec les mutuelles, ce qui suppose – en l’état actuel de la législation – de compter des affiliés tant au Nord qu’au Sud du pays, et surtout dans les rangs des MG… comme dans ceux des MS.

C’est donc la quadrature du cercle : comment constituer un syndicat « monodisciplinaire » de généralistes, mais avec des médecins-spécialistes ?

Pour trouver un trait d’union entre les revendications des MG et celles de certains MS, on joue sur la notion d' »acte intellectuel » : ainsi, un psychiatre ou un spécialiste en médecine physique se sentiraient plus proches des MG que des MS !

Le nouveau syndicat serait donc chargé de défendre les intérêts des médecins pauvres en actes techniques, grâce à la « promotion* de l’acte médical intellectuel », ouvrant ainsi « la troisième voie » par rapport aux deux grands syndicats existants (ABSyM et Cartel).

Cette profession de foi comporte une part de naïveté : elle perd de vue que si les actes techniques** sont en général mieux remboursés que les consultations, c’est tout simplement… parce qu’ils nécessitent nettement plus de moyens humains et matériels !

Le véritable problème n’est donc pas que les consultations des généralistes seraient mal remboursées (elles le sont d’ailleurs mieux que la plupart des consultations de médecins-spécialistes), mais que les MG attestent très peu d’actes techniques…

Sur le terrain, il est un peu difficile de s’y retrouver : DOMUS MEDICA, sorte de SSMG en version néerlandophone, aurait conclu une alliance avec le « micro-syndicat » DOMINO (3 à 4 affiliés), le tout avec la bénédiction du « mini-syndicat » SVH (quelque 300 membres).

La ministre ONKELINX désapprouve cette initiative : elle est facteur de complexité et rompt la solidarité entre médecins. On comprend surtout que la ministre redoute le blocage des négociations en commission médico-mutualiste, en raison d’une « balkanisation » de la représentation médicale à l’INAMI !

De toute manière, un minimum de 1.500 membres cotisants est requis afin de se présenter aux élections syndicales, et il est douteux que la nouvelle structure atteigne ce seuil.

Mais, cette initiative s’avère très dangereuse pour le GBO qui n’aligne – péniblement – les 1.500 cotisants nécessaires que grâce à son « Cartel » avec l’ASGB (le GBO lui-même n’apporte que 850 membres dans la corbeille de mariage).

En effet, les adhérents à la nouvelle formation DOMUS MEDICA-DOMINO (sic) seront plus vraisemblablement des transfuges des deux syndicats classiques que de nouveaux arrivants !

On évoque à cet égard la possibilité – sans doute assez illusoire – pour un même médecin de cotiser à deux syndicats distincts : ainsi, un MG serait affilié à la fois au GBO (pour lui permettre de franchir la barre des 1.500 membres cotisants au sein du Cartel) et à DOMUS MEDICA-DOMINO (pour favoriser l’émergence d’un syndicat authentiquement monodisciplinaire).

Le caractère aberrant de cette démarche saute toutefois aux yeux : le GBO est déjà un syndicat « monodisciplinaire » MG, qui fait alliance avec un syndicat néerlandophone – l’ASGB – pour former le Cartel et ainsi respecter le double critère légal : représentation des intérêts des MG et des MS, du Nord et du Sud du pays.

Le GBO pourrait donc faire les frais de l’opération…

Le seul syndicat n’ayant vraiment rien à redouter, c’est l’ABSyM : les quelque 8.000 membres du GBS qui sont représentés à l’INAMI via l’ABSyM garantissent la pérennité de sa présence sur le banc médical !

Et ces 8.000 médecins-spécialistes – francophones et néerlandophones réunis – n’ont vraiment pas envie qu’un trublion vienne bloquer toutes les commissions de l’INAMI…

On voit en tout cas que le nombre de médecins syndiqués et relativement faible – surtout chez les MG, très individualistes -, que l’éligibilité d’un syndicat de médecins se joue parfois à une poignée d’affiliés près, et que la bataille pour l’éligibilité via la formation de cartels ou autres alliances en vue d’atteindre le seuil fatidique des 1.500 cotisants pourrait en définitive compter plus que l’élection proprement dite !
______________
* entendez : sa revalorisation financière…
** la distinction entre « actes intellectuels » et « actes techniques » est du reste passablement arbitraire : qui oserait prétendre qu’une fibroscopie ou une intervention chirurgicale ne requièrent aucune réflexion et peuvent être « mécanisées » ?

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